Page:Laforgue - Œuvres complètes, t5, 1925.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
135
LETTRES 1883-1887

La scène est à Passy. — Quatre jours avant l’élection — le candidat sortant, un radical, harangue ses électeurs dans une réunion. Quand il descend de la tribune, on entend une voix qui demande la parole ! la parole ! — Accordée — un petit monsieur monte à la tribune. — C’est Delcassé (Théophile). Pendant une heure et demie il improvise, on applaudit, on braille, on l’acclame, on le porte candidat. — Il ne lui reste plus que quatre jours, il fait une conférence, dépense huit cents francs à couvrir son arrondissement de ses professions de foi (Il m’en a donné). Arrive le jour du scrutin et Delcassé a… 103 voix. Des félicitations lui arrivent d’Ariège, on lui propose la candidature à la députation pour l’an prochain. Ce type-là est capable d’aller siéger à la Chambre un de ces quatre matins.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .