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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/174

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ŒUVRES COMPLÈTES DE JULES LAFORGUE


LA BIÈRE ET LE TABAC



Munich était la ville des grandes libations, Berlin tend à l’égaler.

J’ai parlé plus haut de l’aspect monarchique et militaire de la ville ; la bière et tout ce qui lui fait cortège en l’atmosphère même, si je puis hasarder cette image.

Les brasseries se multiplient et avec elles s’étend le Kneipen-Leben, la vie de brasserie, rude brèche à la fameuse vie de famille allemande (on ne voit jamais une femme dans une brasserie).

« L’Allemand est chevauché par le démon de la soif », a dit Luther. On n’a pas encore trouvé d’autre explication à toute cette bière.

La brasserie n’a rien de commun avec le café, on y boit de la bière exclusivement et l’on peut s’y faire servir certains plats, depuis la saucisse-choucroute jusqu’au beefsteak à la tartare.