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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/194

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ŒUVRES COMPLÈTES DE JULES LAFORGUE

tution grêle, barbe rousse irrégulière, cheveux plantés très bas sur le front, lunettes.

Petite ville d’eaux, terrasse de l’hôtel. Jeunes bourgeoises allemandes attablées autour d’une bouteille de champagne emmaillotée dans sa serviette. Un jeune referendar, un cigare aux lèvres, les sert et les fait rire. Ces teints de blondes s’échauffent tout de suite aux joues et surtout aux mains. Voix criardes : Nein ! So ! Wann denn ? Ja wohl ! Ach ! Gott ! Une blonde rit tant que son lorgnon tombe toujours.

Un étudiant me disait : « L’Allemande est plus naïve que la Française et plus naturelle, par conséquent plus facile et plus animale et plus spontanée. Elle n’a pas comme la Française civilisée ce scepticisme qui fait les trois quarts de la vertu féminine. »