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Page:Laforgue - Poésies complètes.djvu/163

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les complaintes


Mais, tel Brennus avec son épée, et d’avance,
Suis-je pas dans l’un des plateaux de la balance ?

Des casiers de bureau, le Beau, le Vrai, le Bien ;
Rime et sois grand, la Loi reconnaîtra les siens.

Ah ! démaillotte-toi, mon enfant, de ces langes
D’Occident ! va faire une pleine eau dans le Gange.

La logique, la morale, c’est vite dit ;
Mais ! gisements d’instincts, virtuels paradis,

Nuit des hérédités et limbes des latences !
Actif ? passif ? ô pelouses des Défaillances,

Tamis de pores ! Et les bas-fonds sous marins,
Infini sans foyer, forêt vierge à tous crins !

Pour voir, jetez la sonde, ou plongez sous la cloche ;
Oh ! les velléités, les anguilles sous roche,

Les polypes sournois attendant l’hameçon,
Les vœux sans état-civil, ni chair, ni poisson !

Les guanos à Geysers, les astres en syncope,
Et les métaux qui font loucher nos spectroscopes !