Aller au contenu

Page:Laforgue - Poésies complètes.djvu/261

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
241
derniers vers


— Où donc tu te caches,
Mon beau cor de chasse ?
Que tu es méchant !

— Je cherche ma belle,
Là-bas, qui m’appelle
Pour voir le Soleil couchant.

— Taïaut ! Taïaut ! Je t’aime !
Hallali ! Roncevaux !

— Être aimé est bien doux ;
Mais, le Soleil qui se meurt, avant tout !

Le Soleil dépose sa pontificale étole,
Lâche les écluses du Grand-Collecteur
En mille Pactoles
Que les plus artistes
De nos liquoristes
Attisent de cent fioles de vitriol oriental !…
Le sanglant étang, aussitôt s’étend, aussitôt s’étale,
Noyant les cavales du quadrige
Qui se cabre, et qui patauge, et puis se fige
Dans ces déluges de bengale et d’alcool !…

Mais les durs sables et les cendres de l’horizon
Ont vite bu tout cet étalage des poisons.