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derniers vers

Mais nul n’a voulu faire le premier pas,
Voulant trop tomber ensemble à genoux.
(Comprenez-vous ?)

Où est-elle à cette heure ?
Peut-être qu’elle pleure…
Où est-elle à cette heure ?
Oh ! du moins, soigne-toi je t’en conjure !

Ô fraîcheur des bois le long de la route,
Ô châle de mélancolie, toute âme est un peu aux écoutes,
Que ma vie
Fait envie !
Cette impériale de diligence tient de la magie.

Accumulons l’irréparable !
Renchérissons sur notre sort !
Les étoiles sont plus nombreuses que le sable
Des mers où d’autres ont vu se baigner son corps ;
Tout n’en va pas moins à la Mort,
Y a pas de port.

Des ans vont passer là-dessus,
On s’endurcira chacun pour soi,
Et bien souvent et déjà je m’y vois,
On se dira : « Si j’avais su… »