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Page:Laforgue - Poésies complètes.djvu/286

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derniers vers


Enfin, voici qu’elle m’honore de ses confidences.
J’en souffre plus qu’elle ne pense.

— « Mais, chère perdue, comment votre esprit éclairé
« Et le stylet d’acier de vos yeux infaillibles,
« N’ont-ils pas su percer à jour la mise en frais
« De cet économique et passager bellâtre ? »

— « Il vint le premier ; j’étais seule près de l’âtre ;
« Son cheval attaché à la grille
« Hennissait en désespéré… »

— « C’est touchant (pauvre fille)
« Et puis après ?
« Oh ! regardez, là-bas, cet épilogue sous couleur de couchant ;
« Et puis, vrai,
« Remarquez que dès l’automne, l’automne !
« Les casinos,
« Qu’on abandonne
« Remisent leur piano ;
« Hier, l’orchestre attaqua
« Sa dernière polka,
« Hier, la dernière fanfare
« Sanglotait vers les gares… »

(Oh ! comme elle est maigrie !
Que va-t-elle devenir ?