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derniers vers

Au seuil de notre église, ô mes aïeux
Ministres de la Pitié,
Elle dise :

« Pour moi, tu n’es pas comme les autres hommes,
« Ils sont ces messieurs, toi tu viens des cieux.
« Ta bouche me fait baisser les yeux
« Et ton port me transporte
« Et je m’en découvre des trésors !
« Et je sais parfaitement que ma destinée se borne
« (Oh ! j’y suis déjà bien habituée !)
« À te suivre jusqu’à ce que tu te retournes,
« Et alors t’exprimer comment tu es !

« Vraiment je ne songe pas au reste ; j’attendrai
« Dans l’attendrissement de ma vie faite exprès.

« Que je te dise seulement que depuis des nuits je pleure,
« Et que mes sœurs ont bien peur que je n’en meure.

« Je pleure dans les coins, je n’ai plus goût à rien ;
« Oh, j’ai tant pleuré dimanche dans mon paroissien !

« Tu me demandes pourquoi toi et non un autre.
« Ah, laisse, c’est bien toi et non un autre.