Page:Laforgue - Poésies complètes.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


COMPLAINTE
DE LA BONNE DÉFUNTE


Elle fuyait par l’avenue ;
Je la suivais illuminé,
Ses yeux disaient : « J’ai deviné
Hélas ! que tu m’as reconnue ! »

Je la suivis illuminé !
Jeux désolés, bouche ingénue,
Pourquoi l’avais-je reconnue,
Elle, loyal rêve mort-né ?

Jeux trop mûrs, mais bouche ingénue ;
Œillet blanc, d’azur trop veiné ;
Oh ! oui, rien qu’un rêve mort-né,
Car, défunte elle est devenue.