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COMPLAINTE
DES PUBERTÉS DIFFICILES


Un éléphant de Jade, œil mi-clos souriant,
Méditait sous la riche éternelle pendule,
Bon boudha d’exilé qui trouve ridicule
Qu’on pleure vers les Nils des couchants d’Orient,
Quand bave notre crépuscule.

Mais, sot Éden de Florian,
En un vase de Sèvre où de fins bergers fades
S’offrent des bouquets bleus et des moutons frisés,
Un œillet expirait ses pubères baisers
Sous la trompe sans flair de l’éléphant de Jade.

À ces bergers peints de pommade
Dans le lait, à ce couple impuissant d’opéra
Transi jusqu’au trépas en la pâte de Sèvres,