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souvenir se reporte vers tous ceux qui, à Montréal, pensent à nous…

5 janvier. — Péking ! Péking ! la cité impériale, qui fut si longtemps interdite aux Européens, les Barbares. Palais, ponts et pagodes, tout nous intéresse. Luxe et misère, dit papa, en résumant ses impressions.

J’interroge et je regarde afin de me renseigner. J’apprends que les petites chinoises sont loin de recevoir une éducation soignée. On ne considère pas qu’il soit nécessaire de leur apprendre à lire. À l’âge de 6 ou 7 ans, on comprime leurs pieds d’une étrange manière, non pas tant pour qu’ils soient petits, que pour qu’ils deviennent un fuseau terminé par le gros orteil. Ainsi affligées, elles ne peuvent plus marcher que par petits pas rapides, en s’appuyant sur d’autres personnes ou avec leur ombrelle qui leur sert de canne.

Quant aux petits garçons, ils ressemblent dans leurs jeux aux enfants des autres pays : dans les rues ils prennent un vif plaisir à voir danser les marionnettes et aux avaleurs de sabres. Les bambins font des dragons en enfermant des lanternes dans une charpente couverte de toile, qu’ils hissent à un mât. Mais le jeu favori c’est, comme au Japon, le cerf-volant, qui amuse autant les hommes que les enfants. Il y a encore les ballons, qui prennent les formes les plus diverses : fleurs, papillons, oiseaux, serpents, poissons, pagodes, dragons et monstres humains.