Page:Lagacé - Mon voyage autour du monde, 1921-22.djvu/113

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on vise soit le soleil, soit la lune, soit une étoile dont la position est déjà connue ; et l’angle indiqué par le sextant entre la hauteur de cet astre et l’horizon permet de trouver la position du navire en mer. À midi, notre navire se trouve par la longitude 120° 2′ E. et par la latitude 11° 7′ 24″ N.

6 février. — Nous courons toujours vers le sud-est, en contournant des îles, petites pour la plupart, mais montagneuses et volcaniques. Il y en a dont le sommet est tout empanaché de fumée. Sous un soleil de plomb que des vapeurs rendent plus pénibles, nous approchons de l’équateur. La nuit tiède, peut-être trop tiède, permet cependant de se refaire des accablantes chaleurs du jour. À dix heures, comme nous allions regagner nos cabines, après avoir prolongé la sieste sur le pont, M. Bernard, accoudé au bastingage, jeta un cri d’émoi : « Venez donc voir ! » Nous accourons. La proue du navire, en fendant l’onde, comme une charrue le sol, faisait rejaillir des lueurs mouvantes de vert et de soufre. C’est, me dit papa, la mer phosphorescente des tropiques. Le phénomène, pour être coutumier à ces parages, n’en est pas moins curieux. Combien la création contient de merveilles que nous ignorons, quand nous ne dédaignons pas de les étudier ! Le phénomène devint bientôt si intense que nous pûmes lire dans