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AUX CHUTES DU NIAGARA



22 mai. — L’une des joies les plus rares et les plus exquises que puissent procurer les voyages, c’est de rencontrer sur sa route ce que la plupart des voyageurs ne savent pas voir ; c’est de s’intéresser à ce que peu de gens sont préparés à comprendre ; c’est de trouver ce que les autres ne cherchent pas. Telle est la réflexion que mon père faisait partager à ses compagnons de route, lorsque nous fûmes parvenus aux fameuses chutes du Niagara. En effet, des centaines de mille personnes vont chaque année visiter le Niagara sans se préoccuper de plus que du spectacle qui s’offre à leurs yeux étonnés ; ils en tirent beaucoup de satisfaction, mais je doute qu’ils y trouvent autant d’agrément que nous en avons éprouvé en étudiant ce « tonnerre des eaux. »

À l’origine, le fleuve du Niagara se précipitait dans le lac Ontario, vis à vis l’endroit où se trouve la ville de Queenstown. Mais la chute a