SAULT-SAINTE-MARIE ET LAC SUPÉRIEUR.
Du 28 mai au 10 juin. — Aux brises tièdes du lac Huron avait succédé le calme plat de la rivière Sainte-Marie, si riche en paysages variées, en coups d’œil inattendus, et qui ne cessent de nous accompagner jusqu’aux deux villes sœurs du Sault Sainte-Marie, que les Anglais et les Américains aiment à appeler par abréviation The Soo.
Là, dans la matinée, j’ai été témoin de la plus belle des choses qui se puissent voir à la pêche, en été : une onde froide, fuyante, azurée, tirant sur le topaze, et si limpide qu’à dix pieds de profondeur on pouvait regarder très distinctement le poisson mordre à l’hameçon et se débattre dans le courant rapide.
Un petit Canadien-français qui, non loin de la ville bruyante, faisait ainsi la pêche sur un ponceau, m’offrit sa ligne, que je tendis avec enthousiasme ; et bientôt j’amenai à moi une su-