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une bonhomie, une allure qu’envieraient plusieurs de mes jeunes amis de la province natale. « Vois, me dit mon père, ce que peuvent faire la fidélité à la foi religieuse, le respect des traditions. »

La ville canadienne est rouge, rouge comme du sang de bœuf, qui est la couleur même de la roche qui compose le sous-sol de la ville, et dont on a tiré la pierre pour en bâtir les maisons.

Le Sault-Sainte-Marie américain, en vis-à-vis, est bâti de pierre calcaire et de bois peint, ce qui lui donne une couleur uniformément grise. Cette ville est plus riche de souvenirs et mieux peuplés de monuments que le Sault-Sainte-Marie canadien. Ce que nous y avons admiré davantage est une obélisque évoquant le souvenir des missionnaires et des ambassadeurs français qui ont fait alliance avec les tribus sauvages des Grands lacs, en 1671. Le sieur de Saint-Lusson et Nicolas Perrot, comme interprète, sont envoyés à la recherche de mines de cuivre au lac Supérieur ; ils sont également chargés de prendre possession au nom du roi de France de tout le pays environnant.

Au Sault, nos voyageurs font la rencontre du père Allouez, fondateur des premières mis-