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va-et-vient continuel de navires chargés de grains de l’Ouest qui descendent ces canaux, tandis que d’autres moins lourdement lestés les remontent. Les éclusiers travaillent jour et nuit afin de leur donner passage.

Les navires qui font le trafic du blé sur les Grands lacs sont de construction particulière. Une fois remplis de grain, ils se trouvent presque totalement enfoncés, — au point que les vagues peuvent déferler et les couvrir, en glissant sur le pont de fer arrondi, mais si bien fermé qu’elles ne peuvent pénétrer à l’intérieur. C’est à cause de leur gabarit curieux et imperméable, ainsi que s’est exprimé M. Séverin, qu’on les a surnommés les « dos-de-baleine ».

Tout en regardant l’animation des écluses, je n’ai pas manqué de noter cette observation de mon père : « Il passe plus de marchandises dans les canaux du Sault, reliant deux lacs, que dans celui de Suez, qui fait communiquer deux océans, deux mondes. »

Du 1er au 8 juin, M. Bernard va prospecter,