quement à pêcher. Et nous pouvions voir, hâlés sur le rivage, des maisonnettes où l’on s’était logé sur la glace, pendant trois mois, à plusieurs milles de la côte.
Dans l’après-midi du 9 juin nous prenons passage à bord du Manitoba, navire du Pacifique Canadien, à destination de Fort-William. Malgré la brume qui flotte sur les eaux froides nous apercevons, mais de temps à autre seulement, les bords sourcilleux du lac Supérieur qui porte bien son nom, puisqu’il est le plus profond et le plus vaste des lacs du monde. M. Bernard a fait un croquis que j’ai conservé et qui montre que le fond de ce lac descend plus bas que le niveau du golfe Saint-Laurent.
Le soir venu, en causant sur le pont, le capitaine vient se mêler à notre conversation. Il raconte quelques épisodes de sa vie de marin, qui disent la fureur des flots, en hiver surtout. Évoquant le passé de la navigation sur les Grands lacs, il croit que les villes bâties sur leurs bords ont devant elles un avenir plein de pro-