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Page:Lagerlöf - Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède, trad. Hammar, 1912.djvu/217

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à travers la suède

j’amène avec moi une oie domestique qui me sert de monture et une oie grise.

— C’est la première fois que je reçois de si illustres visiteurs, dit la vache ; je vous souhaite la bienvenue, bien que j’eusse certes souhaité plutôt voir arriver ma maîtresse avec mon souper.

Le gamin fit entrer les oies dans l’étable et les plaça dans une crèche vide où elles se rendormirent instantanément. Puis il ramassa pour lui-même une petite couche de paille et se prépara à suivre l’exemple de ses camarades.

Il n’en fit pourtant rien, car la pauvre vache qui n’avait pas eu son souper, ne se tenait pas un instant tranquille. Elle secouait sa chaîne, piétinait dans son box et se plaignait d’avoir faim. Nils qui ne pouvait fermer l’œil, récapitulait tout ce qui lui était arrivé ces derniers jours.

Il pensa à Asa la petite gardeuse d’oies et au petit Mats qu’il avait si inopinément rencontrés ; il comprenait que la cabane à laquelle il avait mis le feu, devait être leur vieille maison de Smâland. Il se rappelait les avoir entendus parler d’une petite maison au bord d’une lande. Asa et Mats étaient venus voir leur ancienne demeure, et en arrivant ils l’avaient trouvée en feu ! Nils leur avait certainement causé un grand chagrin. Il en était désolé et résolut, si jamais il redevenait homme, de tâcher de les dédommager autant que possible.

Puis ses pensées allèrent aux corneilles et à Fumle-Drumle, qui l’avait sauvé, mais qui avait trouvé la mort après avoir été élu chef ; les larmes lui vinrent aux yeux.

Oui, il avait souffert ces derniers jours. Et c’était une chance que le jars et Finduvet l’eussent re-