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Page:Lagerlöf - Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède, trad. Hammar, 1912.djvu/239

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XIX

LE LÉ DE BURE

Samedi, 23 avril.

Nils volait très haut dans l’air ; au-dessous de lui s’étendait la grande plaine de l’Ostrogothie. Il s’amusait à compter les églises blanches dont les flèches surgissaient d’entre les bouquets d’arbres. Il eut vite fait d’en compter cinquante. Puis il s’embrouilla et ne continua pas.

La plupart des fermes étaient de grandes maisons blanches à deux étages, d’aspect si superbe que Nils n’en revenait pas. « Il faut croire qu’il n’y a pas de paysans dans ce pays-ci, pensait-il, puisqu’il n’y a pas de fermes de paysans. »

Tout à coup les oies sauvages se mirent à crier : « Ici les paysans vivent comme des seigneurs. Ici les paysans vivent comme des seigneurs. »

Dans la plaine la neige et la glace avaient disparu ; les travaux du printemps avaient commencé.

— Quelles sont ces écrevisses qui se traînent à travers champs ? demanda-t-il.

— Des charrues et des bœufs. Des charrues et des bœufs, répondirent les oies à l’unisson.