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Page:Lagerlöf - Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède, trad. Hammar, 1912.djvu/99

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à travers la suède

riaux ; il aurait fallu être là au moment où la première vague de la mer couvrit d’écume la rive pour expliquer la raison de ce choix.

Lorsque l’assemblée va avoir lieu, les cerfs, les chevreuils, les lièvres, les renards et les autres quadrupèdes se mettent en route dans la nuit pour n’être pas vus par les hommes. Un peu avant le lever du soleil, ils se rendent à la place des jeux, une lande à gauche du chemin, non loin de la pointe extrême de l’île.

La place des jeux est entourée de tous côtés de hauteurs arrondies : on ne la découvre qu’en arrivant tout près. Au mois de mars, il est peu probable que personne s’égare de ce côté. Les étrangers qui pendant la belle saison se promènent à travers les collines et escaladent la montagne, ont été chassés par les tempêtes de l’automne. Le gardien du phare du promontoire, la vieille dame qui habite Kullagârd, le fermier de Kullen et ses gens, suivent leurs chemins accoutumés, et ne rôdent pas dans les landes désertes.

Arrivés à la place des jeux, les quadrupèdes s’installent sur les collines, chaque espèce d’animaux séparément, bien que, un jour comme celui-là, la paix générale règne, et que personne n’ait rien à craindre. Ce jour-là, un levreau pourrait traverser la colline des renards sans même risquer de perdre le bout d’une de ses longues oreilles. Pourtant les animaux se tiennent par groupes. C’est la coutume. Lorsqu’ils ont tous pris leur place, ils commencent à attendre l’arrivée des oiseaux. Il fait presque toujours beau ce jour-là. Les grues sont habiles à prévoir le temps ; elles ne convoqueraient pas les animaux s’il était à la pluie.