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notice sur la vie et les ouvrages

dispense le calculateur d’avoir du génie, a fait que dans les cas plus difficiles on s’est appliqué principalement à perfectionner l’instrument universel. Mais aujourd’hui que les ressources de ce genre paraissent entièrement épuisées par les travaux d’Euler, de Lagrange et de leurs dignes émules, il serait temps peut-être de revenir à l’ancienne méthode, et d’imiter D. Bernoulli, que Condorcet a loué de s’être montré sobre de calculs. Lagrange a fait plus habituellement un autre usage de ses sublimes talents ; il tire tout de l’Analyse. Il est pourtant plus vrai de dire qu’il a réuni au plus haut degré l’une et l’autre méthode ; la preuve en est dans le Calcul des variations, auquel ne peut se comparer, ni pour la grandeur, ni pour l’universalité, aucune des idées les plus heureuses des autres Géomètres ; mais s’il est question de ces aperçus ingénieux, dont tout l’avantage se borne à simplifier une question unique, c’est ainsi que dès les premiers pas il avait ramené les phénomènes du son à la théorie des cordes vibrantes, et c’est encore ainsi que dans le dernier travail qu’il a présenté à la Classe, il était parvenu à simplifier singulièrement sa théorie des variations des éléments des planètes, et à faire de sa solution une méthode générale pour tous les problèmes de Mécanique où les forces perturbatrices sont peu considérables en comparaison des forces principales. Mais si le plus souvent on lui voit faire les plus heureux efforts pour généraliser une solution, pour épuiser un sujet, quelquefois aussi on le voit se créer des difficultés où il n’en existait aucune, et appliquer ses méthodes adroites et savantes à la solution de problèmes élémentaires n’exigeaient qu’une construction du genre le plus simple.

C’est ainsi qu’à l’occasion du dernier passage de Vénus, il traite analytiquement les courbes d’entrée et de sortie pour les diffé-