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de m. lagrange

entre les mains, et que M. Lagrange avait remplie des expressions de son estime et de sa reconnaissance.

Le livre n’avait pas encore paru quand l’Auteur vint s’établir à Paris. Plusieurs causes l’y déterminèrent ; mais il ne faut pas croire à toutes celles qu’on a alléguées.

La mort de Frédéric avait amené de grands changements en Prusse, et pouvait en faire craindre de plus grands encore ; les savants n’y trouvaient plus la même considération. Il était assez naturel que M. Lagrange sentit de nouveau ce désir qui l’avait autrefois conduit à Paris ; ces causes, avec la publication de sa Mécanique, étaient bien suffisantes ; il n’est pas nécessaire d’y joindre celles qu’y ajoutèrent plusieurs brochures publiées en Allemagne, et particulièrement l’historien secret de la cour de Berlin. Jamais, pendant un séjour de vingt-cinq ans en France, nous n’avons entendu M. Lagrange proférer la moindre plainte contre le Ministre qu’on a accusé de l’avoir irrévocablement mécontenté par des mépris et des dégoûts, que par respect pour lui-même il lui était impossible de dissimuler. On pourrait soupçonner que M. Lagrange eût assez de générosité pour oublier ou pardonner des torts dont il aurait tiré la seule vengeance qui fût digne de lui, celle de quitter une contrée où son mérite eût été méconnu. Mais, interrogé directement sur ce sujet par un Membre de l’Institut (M. Burckhardt), il ne donna que des réponses négatives, et qui n’indiquaient d’autre cause véritable que les malheurs qu’on croyait prêts à fondre sur la Prusse M. Hertzberg était mort ; M. Lagrange, Comte et Sénateur français, n’avait aucun intérêt de dissimuler la vérité ; ainsi nous devons nous en rapporter à ses dénégations constantes.

L’historien que nous avons cité a donc été mal informé ; mais