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Par quelle circonstance M. Dayot fut-il conduit à reconnaître l’efficacité de l’acide nitrique contre l’omphalocèle ? C’est au hasard qu’il doit son heureuse découverte. En novembre 1844, un éleveur présenta à ce praticien un poulain de lait qu’il désirait faire opérer d’une hernie du volume d’un œuf, dont la base était entourée par trois fics à pédoncules assez larges. Il fut décidé que les deux opérations ne seraient pas faites à la fois, qu’on débuterait par l’extirpation des fics et leur disparition obtenue on traiterait la hernie par le procédé Bénard. Après avoir amputé ces excroissances fibreuses, il en cautérisa les racines avec de l’acide nitrique. Environ quinze jours après cette première opération, alors qu’il se préparait à faire le traitement de la hernie, il s’aperçut, à son grand étonnement, que la tumeur herniaire n’avait plus qu’un tiers de son volume primitif ; en outre elle offrait plus de consistance, son élasticité et sa souplesse avaient diminué, mais l’intestin se trouvait encore dans la poche. Il remarqua encore que le caustique, s’était étendu au-delà des plaies produites par l’enlèvement des fics, avait en partie empiété sur la tumeur, en avait racorni l’épiderme qui commençait s’enlever sous forme de larges écailles.

En présence d’une action si inattendue, M. Dayot renvoya l’opération à un autre jour. Cependant l’idée que ce phénomène était dû simplement à l’action de l’acide azotique sur la peau, le détermina le lendemain, et sans aucune hésitation, à faire une application de ce précieux caustique. Un jour après cette application, il constata une légère tuméfaction dont la disparition ne se fit pas attendre. Douze jours après, la tumeur se trouvait réduite