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La gloire de nu néant 203



La caravane du monde

Sans mon assentiment, Allah, tu m’as fait naître,
Et je n’ai pas compris pourquoi j’étais venu,
Ni comment ta magie avait fait apparaître
Un fantôme de plus en ce monde inconnu.

Car le gouffre est obscur de ton âme profonde !
Et ton être infini rien n’est petit ni grand ;
Le monde est un atome, et l’atome est un monde.
Notre sort à ton rêve est-il indifférent ?

— Et, les yeux étonnés du spectacle des choses,
Parmi leurs visions, chancelant, au hasard,
Je marche, et cherche en vain à deviner les causes
De la halte ici- bas, Allah, et du départ.