Page:Laisant - Pourquoi et comment je suis boulangiste.djvu/33

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Qu’on y prenne garde ; et qu’avec les meilleures intentions du monde on n’aille pas créer des périls très réels, pour éviter un danger imaginaire.

Notre époque a plus d’un point de ressemblance avec l’époque révolutionnaire de la fin du siècle dernier. Nous sommes peut-être appelés à voir s’accomplir des événements graves pour notre destinée et pour les destinées du monde.

Il y avait alors un cri populaire que nous avons quelque peu désappris et qui contenait tout un programme. C’était : « Vive la Nation ! » Cela voulait dire : Vive la France, vive la Révolution, à bas les émigrés, à bas les traîtres, à bas la réaction !

Qu’on y revienne, à ce vivat de nos pères ! Que le mot de patriote reprenne, lui aussi, la belle signification qu’il avait en ce temps là. Mais qu’on n’essaie pas de résister à l’esprit national qui s’est si admirablement réveillé chez nous.

A l’heure présente, devant les hontes gouvernementales, l’abandon de la patrie, les défections républicaines, devant la réaction hypocrite, le cléricalisme d’Etat, le règne des tripotages et des décorations stupéfiantes, devant toutes ces ignominies qui produisent l’effet d’un cauchemar, le cri de : « Vive Boulanger » est devenu le cri de ralliement des patriotes, et, comme à l’époque héroïque, il veut dire :


« VIVE LA NATION ! »