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Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/122

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— Je leur rappellerai leur fiasco de l’année dernière. Ça suffira pour les calmer. D’ailleurs, elles ont bon cœur et vous pourrez compter sur leur concours désintéressé, car elles seront trop heureuses de profiter de votre esprit d’initiative. Vous leur laisserez la gloire et vous garderez le mérite pour vous. C’est encore la meilleure monnaie pour le ciel.

Allie me regarda d’un air inquisiteur, comme si elle eût voulu me demander conseil, puis elle reprit :

— Vous n’exigez pas une réponse immédiate, Monsieur le curé ?

— Non, ma fille. Prenez le temps de réfléchir. Toutefois, je tiens à ajouter que, si vous ne pouvez accepter, la tombola tombera à l’eau. Je vous souhaite le bonsoir et vous bénis.

— Faites-moi donc le plaisir de prendre le thé avec nous, Monsieur le curé. Olivier reste à souper.

— Mille mercis, mais on m’attend au presbytère. D’ailleurs, vous devez avoir beaucoup de choses à vous dire ?

Pour toute réponse, Allie baissa les yeux. M. le curé prit congé de nous et nous nous retrouvâmes enfin seuls.

— Tu as accepté tacitement mon invitation à souper, devant M. le curé ; tu ne peux te récuser, maintenant, me dit Allie en rentrant dans la pièce.