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— Beaucoup, quand il avait des problèmes difficiles à résoudre. À part cela, il fumait modérément. Il grillait une cigarette après les repas, et c’était tout. Je ne crois pas que ce soit l’abus du tabac qui l’ait tué. Mais laissons de côté cette question de tabac. Parlons de toi, ou, plutôt, parle-moi de toi, de tes aventures. Raconte-moi ta vie, enfin !

— Ma chère Allie, mon histoire tient presque du roman. Elle te semblera si extraordinaire qu’il vaudrait peut-être mieux la taire.

— Allons ! Ne crains rien. Raconte-la ; je t’écoute. Je ne t’ennuierai pas à te raconter les préliminaires de mon départ. Pourquoi me suis-je jeté dans cette aventure ? Dieu seul le sait ! Je t’ai tenue assez régulièrement au courant du départ de notre contingent d’Halifax, de nos arrêts aux îles du Cap-Vert et à l’Île Sainte-Hélène, où nous avons eu l’insigne privilège de visiter Longwood, où résida Napoléon Ier pendant son exil sur cette île désolée. Sais-tu qu’on a parlé d’y envoyer le général boer Cronge ?

Ai-je vu Longwood du même œil que mes compagnons d’origine anglaise ? Évidemment non ! Au retour de la visite que nous y avons faite, pendant que nous longions le chemin rocailleux qui conduit à la mer, je pouvais lire