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Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/140

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sieurs hésitaient à remplacer par d’autres plus en conformité avec les circonstances nouvelles, nous mettaient dans un état notable d’infériorité. L’ennemi campait souvent à un mille ou deux de nous et décampait avant le lever du soleil, de sorte que nous courions souvent comme après des fantômes. Le général Dewet, de célèbre mémoire, nous donnait plus de difficulté que les autres. On dit que c’est lui qui organisa le nouveau mode de transport, jusque-là inconnu des guerriers, dont j’ai parlé tout à l’heure.

C’est alors que le haut commandement de l’armée anglaise et coloniale fut confié à lord Roberts, généralissime des armées anglaises, avec lord Kitchener comme conseil.

Du côté de l’ennemi, un colonel français, de Villebois-Mareuil, pris de sympathie pour le petit peuple boer aux prises avec l’ogre anglais, avait généreusement offert ses services aux deux républiques sœurs. Les généraux boers, tout en acceptant ses services, le regardaient, dit-on, d’un œil plutôt défiant. Ils ne pouvaient sans doute s’expliquer pourquoi un étranger sacrifiait ainsi, par pure sympathie, son temps et peut-être sa vie[1] au service d’une cause qui aurait dû le laisser indifférent. De quel droit ce nouveau La Fayette, transplanté sur le velt africain, se permettait-il de donner

  1. Il fut plus tard tué en action.