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Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/151

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En marge de ces expressions d’opinions, Allie avait noté ses impressions, au crayon. « Aussi longtemps que les Canadiens-Français seront divisés en deux camps, rouge et bleu, aussi longtemps que le peuple fermera les yeux sur la tactique de nos adversaires de toujours : « diviser pour régner », maxime anglaise si adroitement déguisée mais si habilement exploitée, nous resterons en état de stagnation et nous continuerons à tâtonner. Aujourd’hui, cette question ne devrait plus se poser. « Vaincre ou mourir » devrait être notre devise, si nous voulons rester dignes des preux qui furent nos ancêtres !

« Qui fera ce miracle d’arracher l’âme canadienne aux tentacules de ces pieuvres que sont les partis politiques ? Qui fera de ces êtres désemparés un faisceau capable de résister aux attaques de l’ennemi ? Je voudrais être homme pour aller revendiquer les droits de ma race et les imposer au besoin ! »

Paroles fières et bien dignes de celle qui les avait écrites, en marge de cette enquête !

Le curé prit bientôt congé d’Allie et s’excusa, en passant près de la porte du vivoir, de nous avoir dérangés. Allie nous rejoignit immédiatement, en disant :

— Nous avons interrompu ton récit, Olivier ?

— Oui, mais cela m’a permis de faire une belle découverte !