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Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/153

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lûmes de le tenir caché jusqu’à la fin des hostilités. Je me mis alors au service d’un fermier portugais, pour quelque temps. Ryan fit de même.

Cette guerre, qui me semblait interminable, prit enfin une tournure définitive. Des pourparlers engagés entre les parties en cause aboutirent à un traité de paix, par lequel le brave petit peuple boer perdit son identité. C’est le sort réservé à tous les peuples faibles aux prises avec des nations de proie.

La paix signée, je laissai Ryan[1] en charge du trésor et, après m’être muni de passeports, je louai une place sur un convoi du Sud Africanche Sporoweg Machapin, chemin de fer qui relie Lorenzo Marquez à Capetown.

Ce n’est pas tout de posséder des diamants, il faut en disposer ! La perspective de crever de faim sur un amas de diamants ne me souriait guère ! J’entrepris donc le cœur gai ce voyage de mille cinq cents milles. J’allais revoir en temps de paix ce pays que j’avais vu bouleversé par la guerre. Trois mois à peine s’étaient écoulés depuis la cessation des hostilités et déjà le pays pacifié offrait un aspect tout différent. Pretoria, ancienne capitale du Transvaal, que j’avais vue dans tout le délabrement d’une ville fraîchement conquise, avait

  1. Ryan mourut deux semaines après mon départ.