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Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/159

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— Mais non ! dis-je. Reillal et Reilly, ce n’est pas tout à fait la même chose !

— Vous serez pendu, demain matin, me dit le sergent, pour toute réponse.

— Comment ? Pendu ? Sans procès ? Un officier de l’armée !

— Votre procès a été fait, il y a trois mois, et vous avez été condamné par contumace.

Je fus, sans plus de cérémonie, jeté dans un cachot, en attendant ma pendaison.


XXII


C’est avec un frisson d’horreur que j’entendis la porte du cachot se refermer sur moi, tandis que les deux policiers, fiers de leur habile coup de filet, quittaient la prison en fredonnant une chanson du pays.

Je m’assis sur un grabat, la tête dans mes deux mains, cherchant, dans le fond de mon pauvre cerveau que la fièvre brûlait déjà, une issue à cette aventure dangereuse. L’assurance des policiers me laissait perplexe. Pourtant, je n’étais pas Reilly ! Deux Anglais, fussent-ils revêtus de l’uniforme de policiers, n’étaient tout de même pas pour me convaincre que j’étais devenu un autre que moi-même ! À ce moment, le geôlier frappa à ma porte.