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Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/175

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successifs qui s’étaient passés depuis mon départ, mais je trouvai vite la tâche un peu fastidieuse. D’ailleurs, j’étais encore trop absorbé par la pensée de Mlle de Villiers pour pouvoir m’astreindre longtemps à un travail aussi monotone. Je saisis un numéro au hasard. Un gros titre, dans la page des mondanités, attira mon attention. C’étaient les détails de la cérémonie de ton mariage, Allie !

À ce moment de mon récit, un sanglot faillit m’étouffer, et je dus m’interrompre un instant. Marie, Olive et Jacques me regardèrent avec des yeux pleins de curiosité enfantine. Que voulait dire cette émotion de ma part et cette gêne apparente de la part d’Allie ? Celle-ci sauva la situation.

— Il est assez tard pour les enfants, dit-elle. Faites votre prière et allez vous coucher.

Ils vinrent, chacun leur tour, embrasser leur mère et se retirèrent.

— Ai-je commis une bévue ? dis-je à Allie, quand les enfants furent partis.

— Non, Olivier. C’est aussi dans le journal que j’ai appris ta supposée mort, et j’ai été, moi aussi,… impressionnée… Tu comprends mon émotion ?

— Je la comprends d’autant mieux que je la partage. Que les desseins de Celui qui pré-