Aller au contenu

Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 179 —

porté tant d’épreuves que je surmonterai bien les suites d’un excès de bonheur.

Mais, à mesure qu’elle parlait, sa pâleur s’accentuait.

Je ne pouvais pas la laisser seule dans cet état ! Ses enfants dormaient déjà profondément, ignorant l’état de leur maman chérie… et aussi le mien… Que leur importait, d’ailleurs, celui-ci ? Avais-je le droit de me le demander ? Sans doute, j’aimais bien ces petits êtres, si chers à Allie ! Mais, eux ? Que m’importait à moi-même mon état d’âme ? J’aurais bien la force de triompher de cet affaissement passager, qu’un sommeil réparateur dissiperait. Il n’en était pas de même pour Allie. Que faire ? Je ne pouvais pas, convenablement, passer la nuit auprès d’elle !… Je proposai d’appeler le médecin. Elle s’y opposa.

— Laisse-moi seule, me dit-elle avec insistance !

— S’il arrivait quelque chose ?

— Encore une fois, Olivier, sois tranquille. Je connais mes forces. Un peu de repos me remettra. Il vaut mieux que tu partes avant qu’il ne soit trop tard.

Je la quittai, non sans lui avoir offert d’aller lui chercher un cordial chez le médecin. Elle refusa encore. Il me fallut donc la quitter, malgré mes inquiétudes.