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Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/210

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— Savez-nous que je déteste l’Anglais ?

— Je ne m’en serais jamais douté !

— Pourquoi sont-ils venus voler le Transvaal et l’Orange aux Bughers ?

— Je me suis déjà posé la question à moi-même. J’ai eu tôt fait d’y trouver une réponse. Vous n’avez qu’à analyser le tempérament anglais et vous le saurez comme moi. Pourquoi ont-ils arraché le Canada des mains de sa mère la France ? L’esprit de conquête, chère amie !

— Vous avez dit : chère amie !

— Je ne me dédis pas. Pourquoi ne pourrais-je pas dire chère amie ? Vous me causez tant d’intérêt ! D’ailleurs, ne parlons-nous pas de conquête ?

— Il y a des citadelles dont il faut faire longtemps le siège !

— Et d’autres que l’on prend d’assaut !

— Moi, je vous prends par la faim !

— Je suis habitué au jeûne !

— Alors, je vous gave ! Un sandwich au jambon ? Un œuf à la coque ? Un œuf de poule ou de cane ?

— Ma foi, je préfère les œufs de poule !

— Voici ! Un, deux, trois ! Attrapez-les au vol ou jeûnez !

— Un, deux, trois ! Je n’en ai pas manqué un seul ! Vous faisiez allusion, tout à l’heure, à vos sentiments envers les Anglais. Vous les fréquentez, cependant !