Aller au contenu

Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/232

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
– 231 –

— Ma tante, mon séjour chez vous restera un des plus heureux épisodes de ma vie, cette vie qui me réapparaît sous son vrai jour, depuis mon retour au pays !

Au cours de la journée du lendemain, je bâclai l’achat du domaine avec mon oncle. Celui-ci l’apprit à ma tante pendant le souper que je pris avec eux.

— On va-ti être heureux, hein, Philippe ! Habiter le faubourg ! L’rêve de ma vie ! Le bon Dieu est ben bon ! dit ma tante dans une sorte d’extase.

— Et c’est Olivier qui nous donne une maison au faubourg, par-dessus le marché !

— J’regrette pas de t’avoir fait de la galette, mon petit Olivier ! J’t’en ferai encore ! Quand nous serons installés au faubourg, tu viendras nous voir ? Tiens, comme c’est ton dernier repas icitte, puisque tu veux absolument t’en aller, j’t’ai fait une autre surprise !

— Laquelle ? Ah ! ma tante, je crois sentir !

— Un pudding à la vapeur, aux framboises des champs !

— Décidément, ma tante, vous me gâtez !

— Ça m’fait tant plaisir ! Quand ta femme sera arrivée, je lui montrerai comment faire la galette et le pudding aux framboises. Elle doit parler français, ta femme !

Je n’eus pas le courage de lui répondre et je détournai la conversation.