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XXXIX


J’arrivai à Port-Joli au milieu de mai. Un printemps hâtif avait activé la végétation et déjà les lilas étaient en fleurs. Je respirai, pour la première fois depuis vingt ans, l’arôme délicieux de cette fleur printanière qui embaumait l’air de son doux parfum.

Allie et Cécile m’attendaient toutes deux à la gare. J’aurais voulu les encercler dans mes bras, dans une seule et même étreinte. Cécile s’y jeta, avec toute sa confiance d’enfant, et je lus dans ses yeux la question qu’elle n’osait me poser.

— Ta mère est mieux, lui dis-je.

Pouvais-je lui en dire plus long ? Je n’avais pas de message à lui communiquer de la part de sa mère. Je lui transmis, à la place, les compliments des petites amies qu’elle avait laissées à Capetown. Elle me posa mille et une questions à leur sujet. Les amis d’enfance sont bien ceux dont on conserve le souvenir le plus longtemps !

— Et la construction du manoir, ça avance ? dis-je à Allie.

— Les plans sont prêts à recevoir ton approbation. Malgré toute la confiance que tu m’as témoignée en me confiant la surveillance des plans, je n’ai pas voulu dépasser les bornes de