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Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/259

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En effet, j’allais me faire « habitant » et vivre en paix, de la vie pastorale, la seule qui puisse assurer le bonheur de l’homme ! Qu’y a-t-il de plus noble que de tirer du sol sa subsistance ? Il est vrai que je ne m’astreindrais pas aux travaux pénibles de la vie de cultivateur, mais je contribuerais au moins à faire germer dans le sol canadien, qui rend au centuple la semence qu’on lui confie, les plantes de toutes sortes qui sont nécessaires à l’homme pour se nourrir.

J’entrevoyais aussi comme l’aurore d’un beau jour la perspective d’une vie familiale autour d’une grande cheminée rustique, où l’on écoute le crépitement des bûches de bois sec qui s’écroulent, les unes après les autres, en répandant dans la pièce une douce chaleur.

— Tout à coup, on frappa à ma chambre. J’ouvris. C’était Cécile qui venait me rejoindre.

— J’ai quelque chose à vous demander, papa !

— Allons ! dis !

Elle passa ses mains autour de mon cou et, me regardant d’un air suppliant, me dit :

— Nous ne quitterons pas Mme Montreuil, n’est-ce pas ?

— Pourquoi me poses-tu cette question ?

— C’est que je l’aime et ne veux plus la quitter ! Sais-tu que je l’appelle ma tante ? Ça lui fait plaisir !

— Appelle-la maman !