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à mon instruction que je dois ma fortune qu’à mes talents naturels.

— De cela, j’aurais bien garde de douter ! Vous faites le commerce de ?…

— Je ne fais plus rien. Je suis retiré des affaires.

— Cependant, vous êtes relativement jeune ; vous avez à peine cinquante ans ?

— Vous êtes bon juge. J’ai eu cinquante ans hier. Dufour et moi, nous avons fêté ça. Pas vrai, Paul ?

— C’est vré comme t’es là, Adolphe. D’ailleurs, tout ce que tu dis est vré ; tu ne sais pas mentir, toé.

— Voyez, me dit-il, ce que c’est que d’avoir de bons amis !

Nous étions rendus dans le jardin et tout près d’une banquette entourée d’aubépines, dont les fruits encore verts mais abondants étaient déjà beaux à voir.

— Veuillez donc vous donner la peine de vous asseoir, me dit M. Latour. Vous n’êtes pas pressé ? Vous n’avez pas de clients à rencontrer ce soir ? La vie est trop courte pour ne pas en profiter !

— Je me sens plutôt disposé à la marche. Si nous étions en France, je dirais que je me sens plutôt disposé à faire du footing ; mais je suppose qu’au Canada on marche encore sur les pieds au lieu de marcher sur les feet.