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Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/270

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Un soir tiède du mois d’octobre, j’étais à lire mon journal. Allie, assise près de la cheminée, feuilletait un livre, qu’elle semblait lire avec une religieuse attention. Elle s’arrêtait, de temps en temps, pour méditer, et notait ses impressions, en marge des feuillets. Rien ne faisait présager une surprise au foyer. Il est vrai que Jacques avait retardé son départ pour Québec d’une journée, mais je crus qu’il voulait tout simplement se payer le luxe d’un petit congé. Il venait de gagner un procès d’une certaine importance, et je trouvais tout naturel qu’il se reposât un peu sur ses lauriers.

Je l’entendais chuchoter avec Cécile et je devinai, à leur mimique, qu’ils avaient quelque chose à me communiquer. Finalement, ramassant tout leur courage, ils s’avancèrent et vinrent se placer devant nous. Jacques prit la parole et, s’adressant à moi, me dit :

— Cécile et moi, nous nous aimons, et je vous demande sa main !

Je restai interloqué. Je regardai Allie, sans trouver de réponse. Finalement, je saisis un sourire sur sa figure.

— Tu savais ! lui dis-je.

— Je ne serais pas mère, Olivier, si je ne m’étais pas aperçue que l’estime qu’ils se témoignaient dépassait les limites de l’amour fra-