Aller au contenu

Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/29

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
– 28 –

— Oui, mais ce sont les Anglais qui me les ont fait faire.

— J’ai peur de devenir indiscret, mais, si je vous demandais quand, comment ? Mais…

— Entre nous, il ne peut y avoir de secrets. Si je ne vous le dis pas, vous allez le deviner. Alors, à quoi bon ? Puis, reprenant son sérieux, il commença en ces termes : J’ai fait un peu de politique. C’est pas avec ça que je me suis enrichi, mais ça m’a mis en relations avec beaucoup de monde. J’ai rencontré deux hommes d’affaires, au cours de la guerre sud-africaine. Vous vous rappelez cette guerre ?

Je fis un signe affirmatif.

— C’étaient deux Anglais d’Angleterre. J’ai servi de paravent dans une compagnie à fonds social, pour la fourniture d’engins de guerre aux Boers.

— Vous voulez dire aux Anglais ?

— Non, non. J’ai bien dit, aux Boers ! Ah ! mais ça ne se faisait pas directement. J’achetais le nickel au Canada, nous le passions en Allemagne et, de là, il était expédié via Lorenzo Marquez sur Pretoria. C’est bien simple, comme vous voyez ! Mais c’est comme l’œuf de Champlain, il fallait y penser !

— N’est-ce pas plutôt l’œuf de Colomb ?

— Ça serait un œuf d’autruche que ça me serait bien égal ! Le principal, c’est que ces deux bons Anglais m’ont fait faire ainsi deux