Aller au contenu

Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/51

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
– 50 –

m’avait paru encore plus courte que cela, absorbé que j’étais par les nombreux souvenirs qui obsédaient ma mémoire.

Je sortis furtivement de l’église, pour n’être pas aperçu d’Allie, et je retournai à l’hôtellerie. Tout n’y était qu’animation. Un babillage indescriptible remplissait la rotonde de la Bastille.

— Dépêchons-nous de déjeuner, dit la jeune fille à la cigarette que j’avais vue la veille. Il ne faut pas manquer ça : un mariage d’habitants, ma chère !

— Tu peux être sûre que je ne manquerai pas une aubaine pareille ! répondit l’admiratrice de Maurice Chevalier.

— Nous serons de la partie ! interrompit la dame au caniche. Venez-vous, Madame Latour ?

— Vous comprenez, hein ! Je ne manquerai pas ça !

— À quelle heure ce mariage ? dit précieusement Mme Lachance, la belle poupée du petit vieux.

— À neuf heures, répondit une voix de jeune fille, du fond de la rotonde.

— Serez-vous de la partie ? me demanda M. Latour.

— Ma foi ! oui, lui répondis-je. Il y a si longtemps que je n’ai pas vu une belle noce canadienne.