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Page:Lallier - Allie, 1936.djvu/59

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m’invitèrent à la leur. J’en profitai pour essayer de confondre mon interlocutrice.

— Me permettez-vous une question, Mademoiselle ?

— Volontiers, Monsieur.

— C’est du poulet que vous Oui, c’est ce que j’ai demandé. Pourquoi cette question ?

— Seriez-vous capable d’élever un poulet ?

— Ah ! Ah ! Quelle question !

— Mais, enfin… elle est posée ! Veuillez répondre.

— Ma foi ! non.

— Alors, cette jeune fille d’habitant qui a soigné, engraissé et peut-être préparé ce poulet, en connaît plus long que vous là-dessus. Maurice Chevalier peut faire d’excellents coq-à-l’âne, mais je doute fort qu’il puisse mettre la poule au pot.

— Je n’avais pas pensé à cela, Monsieur Reillal. Tenez, je suis convertie.

— Alors, je profite de la trêve pour m’esquiver.

— Et votre dessert ?

— Mangez-le à ma santé, Mademoiselle.

Il était deux heures moins dix et mon rendez-vous avec Mme Montreuil était fixé pour deux heures. Comme c’était sur mes instances qu’elle avait consenti à me recevoir avant trois heures, je ne devais pas la désappointer en me désappointant moi-même.