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Page:Lallier - Angéline Guillou, 1930.djvu/106

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parlé il y a un instant. Je vous confie ce trésor jusqu’à mon retour de Québec le printemps prochain. J’apporte assez du précieux métal pour me procurer un avion, afin d’exploiter cet Eldorado que la Providence a mis sur mes pas, et je reviendrai à la Rivière-au-Tonnerre aussitôt que la température le permettra au printemps.

— Vous n’oublierez pas votre petite fiancée, maintenant que vous êtes riche ?

— Angéline, si vous parliez sérieusement, vous me feriez outrage ; mais je sais que vous êtes taquine à vos heures.

— Oh ! non, Jacques, je ne badinais pas, mais vos paroles suffisent à me rassurer.

— Tenez, Angéline ! Ma première pensée a été pour vous, quand j’ai découvert cette mine qui me donnera la plus grande fortune encore possédée au Canada par un seul homme. Puisque, me disais-je, mon métier hasardeux sera une source d’inquiétudes continuelles pour elle, je le quitterai à la première occasion.

— Que vous êtes bon, Jacques ! et comme j’ai eu tort de m’arrêter à de pareilles pensées.

— Tout ce que je demande en retour, Angéline, est votre foi et votre amour.

— Vous savez, lui dit-elle, que mon cœur est vôtre ; et je suis d’autant plus heureuse de vous en faire de nouveau l’aveu, qu’il vous était acquis avant la découverte de votre Eldorado ; et toutes les richesses que vous pourrez acquérir ne pourront rien ajouter à mon amour pour vous.

— Il est vrai que la richesse n’est pas toujours garante du bonheur, Angéline ; mais il est plus facile de répandre le bien autour de soi avec la fortune que sans elle.

— Mais vous courrez encore des dangers en exploitant cette mine située dans ce gouffre presqu’inaccessible, et la seule pensée de vous y voir retourner me fait frémir.

— Vous devez avoir un peu confiance en mon habileté de pilote des airs, dit Jacques un peu rudement.

— Vous savez, mon cher Jacques, que ma confiance vous est toute acquise. Je n’ai pas voulu vous faire de