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actionnaires du barrage vous seriez intéressé à savoir que les travaux sont terminés. Nous sommes à liquider le personnel (si je puis me servir de cette expression), et comme j’ai entendu dire que vous étiez à la recherche d’un comptable-expert, j’en ai un à vous offrir.

— Oh ! oui, Jarvis, je suppose ?

— Non, c’est un nommé Selcault, un jeune Canadien-Français qui nous a rendu de grands services. Vous vous rappelez sans doute l’émeute qu’il a enrayée peu de temps après les dommages causés par la débâcle.

— Oui, oui, je m’en souviens. Quel salaire commande-t-il chez vous ?

— Trois mille six cents.

— Je lui en donnerai cinq mille s’il fait mon affaire ; mais vous savez que je suis difficile. Il faut qu’il soit sans reproche !

— Je puis vous le recommander ; mais pour être franc et loyal envers vous, je dois ajouter qu’il a un casier judiciaire.

— Alors n’en parlons plus. Je vous remercie, Jennings, d’avoir pensé à moi, mais….

— Pardon, Monsieur Drassel, si j’insiste. Je vous raconterai son histoire de vive voix, ce qui vous expliquera pourquoi je le crois digne de votre confiance. D’ailleurs je l’ai mis à l’épreuve de toutes les façons et je puis en répondre.

— Très bien, alors, qu’il se présente à mon bureau demain matin. C’est la première fois de ma vie que je commets une faiblesse en affaires,