cependant, cette discussion inutile, la première que nous ayons au sujet d’Agathe. Ce qui compte, pour le moment, c’est qu’elle soit vivante. D’ailleurs, elle aura son mot à dire quand il s’agira de son mariage.
— À son âge, on a quelquefois besoin de conseils !
— Une jeune fille qui se marie de nos jours, prend rarement conseil de ses parents. Elle fait son choix et… ensuite… nous n’avons qu’à le ratifier. Quel âge avais-tu quand je t’ai demandée en mariage ? dit Monsieur Drassel, en souriant.
— J’étais encore « sweet sixteen », répondit-elle en riant à son tour ; mais, dans notre temps, les jeunes filles étaient plus…
— Prêtes !
— Oui, plus préparées au mariage.
— C’est bien l’éternel refrain de toutes les générations : « Dans notre temps, ce n’était pas comme ça ! »
Le roulement du moteur que l’on entendit à la porte, leur rappela que Monsieur Drassel avait fait mander André.
— Je me sens déjà mieux, dit-il à sa femme, en prenant congé d’elle. Ah ! la bonne cuisine de chez nous ! continua-t-il ; tiens, si tu cessais de mettre la main à la pâte, je regretterais presque d’être riche.
Comme toutes les femmes, Madame Drassel ne refusait jamais un compliment, encore moins