— Mettez-vous à l’aise, dit bonnement celui-ci en les accueillant ; vous pouvez suspendre vos chapeaux.
Comme ils hésitaient un peu, Monsieur Drassel se leva, alla à eux, prit leurs coiffures et les suspendit au porte-chapeaux. Surpris de tant de cordialité, les deux jeunes hommes se regardaient, en attendant de voir ce qui arriverait. L’industriel ouvrit immédiatement la conversation.
— Vous avez été inondés par l’exhaussement des eaux du Lac ? demanda aussitôt Monsieur Drassel.
— Pas exactement nous, mais notre terre, répondit le plus âgé, très gêné.
— C’est ce que j’ai voulu dire, répondit Monsieur Drassel un peu amusé.
— C’est la terre de notre père, la terre paternelle, comme on dit, qui a été inondée. Nos lots à nous, que nous devions défricher plus tard, et qui sont aussi inondés, sont encore « en bois debout ».
— Et vous aviez l’intention de vous établir près de votre père ?
— Oui, ça toujours été son désir et le nôtre aussi…, mais, à présent !
— Dans quelle région étiez-vous ?
— Nous étions dans la nouvelle paroisse de Sainte-Véronique, sur la Tikuapé.
— Et votre terre a été complètement inondée ?
— Les trois quarts, y compris les bâtiments et la maison.