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Page:Lallier - Le spectre menaçant, roman canadien, c1932.djvu/192

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— C’est bien ainsi que je le comprends.

— Alors, dit Agathe en se levant, je vous décore de son emblème. Voici le sceau qui scellera notre amour, continua-t-elle en attachant une rose à la boutonnière d’André.

— Vous me comblez de bonheur, mais…

— Vous ne m’aimez pas, alors ? dit Agathe d’un air boudeur.

— Oui, je vous aime, Agathe ; mais je vous disais, tout à l’heure, que si les fleurs ne mentent pas, les hommes, eux, mentent quelquefois ! Eh bien ! puisque nous nous aimons mutuellement, je vous dois la franchise ; mon nom est un mensonge !

— Que me dites-vous là, André ?

— La vérité !

— Que dira papa en apprenant cela ?

— Votre père sait tout et il a consenti à mes visites en pleine connaissance de cause.

— Oh ! vous me rassurez, André. Que j’ai eu peur ! Si papa est au courant, je ne vous demande pas votre secret.

— Je préfère vous l’apprendre, cependant, avant que Madame Wolfe ne crée un scandale, car j’ai saisi entre elle et Madame Rancourt quelques bribes de conversations qui m’ont démontré qu’elle connaît quelque chose de ma vie. Son mécontentement au sujet de votre refus de danser la première danse avec son fils, pourra bien lui donner le désir de faire éclater ce scandale.

— Il sera toujours temps de me le dire, André !