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Page:Lallier - Le spectre menaçant, roman canadien, c1932.djvu/222

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l’obscurité ne fût pas complète ; de simples chandelles sur des candélabres d’argent. C’était bien la peine de venir de si loin, pour contempler les ténèbres ! se disaient les plus anxieux.

L’idée de Monsieur Duprix n’avait pas percé jusqu’à eux. Cette obscurité, la chandelle, la lampe à pétrole, c’était le passé qui était représenté. Un silence de mort régnait partout, tant le désappointement était visible.

Monsieur Duprix prit enfin la parole : « Mes amis, je vous ai conviés à venir avec moi fêter le progrès, c’est pourquoi je vous ai mis en face de la réaction. Dans un instant, ce passé obscur fera place à la lumière, lumière créée par l’homme, égale, sinon supérieure, à celle du Grand Architecte de l’Univers[1]. »

En disant ces mots, Monsieur Duprix pressa un bouton et les invités eurent cette vision féerique, qui ne peut se décrire ni s’exprimer.

— Ah ! fut la seule exclamation que l’on entendit, et pas un seul ne put trouver d’autres mots pour exprimer son admiration. Ce ah ! avait coûté douze millions de dollars au propriétaire du château.

Le maître de cérémonies commença ensuite à annoncer les invités :

Monsieur et Madame Jennings (ingénieur-constructeur des travaux) ;

  1. Paroles blasphématoires.