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n’avait pas de bagage la marche ne fut pas trop pénible, quoique les chemins encore primitifs de cette époque n’offraient pas grand avantage aux chemineaux, surtout à cette saison de l’année.

Il s’arrêta dans une ferme pour dîner et se reposer. Comme il passait des milliers de gens lors de la construction du grand barrage, on était toujours curieux de savoir l’histoire des passants. On questionna fort importunément ce pauvre André qui répondit le plus poliment possible aux questions de ses hôtes, sans les froisser ni se compromettre.

Que de misères sont allées se cacher à Saint-Joseph-d’Alma pendant cette construction ! misères morales surtout. Le cosmopolitisme de l’endroit aidait à cette sorte de retraite fermée où le passé compte peu et où l’avenir est incertain.

André atteignit enfin Saint-Joseph-d’Alma, lieu de ralliement de toutes les activités de l’Isle Maligne et commença à chercher un gîte.

VI

Les quelques dollars que Madame Coulombe avait glissés dans les poches du pardessus d’André lui permirent de se chercher une pension. Comme il était très fatigué il alla frapper à la première enseigne.

Après s’être introduit et avoir annoncé le but de son voyage, la maîtresse de pension lui apprit