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Page:Laluyé - À la France, 1871.djvu/12

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D’abord, résigne-toi, calme ta douleur vaine,
Laisse au repos ce fer que l’implacable sort
A tordu dans tes mains, contrains aussi ta haine,
Comme un lion blessé qui rugit sous sa chaîne
Et qui, pour un moment, s’accroupit et s’endort.

Tu sauras, n’est-ce pas ? bannir de ta mémoire
Ces vieux chants guerroyeurs qui nous grisaient souvent.
La France, ayant subi son heure expiatoire,
Ne doit plus demander les secrets de sa gloire
Qu’aux leçons du passé, ce vieux maître savant.

Et tu répudîras ces splendeurs éphémères,
Flamme où des vanités bourdonnent les essaims,
Et d’un geste puissant tu montreras aux mères
Le livre du devoir et des vertus austères,
Afin que leurs enfants soient robustes et sains.